"Au coeur de nos garrigues"

Dimanche 29 juin, le SGGA proposait une animation « au cœur de la garrigue » à Gras. Une quinzaine de randonneurs ont pu ainsi profiter d’une balade encadrée par Valérie Szczepaniak, Gérard Mounier (agents SGGA) et Chantal Rouchouse. « Les alignements de murettes qui s’étirent sur plusieurs dizaines de kilomètres, les cabanes, les nombreux clapas et coupe-vent sont le fruit d’un ramassage et d’un épierrement intensif pendant plusieurs siècles » explique Chantal, passionnée d’architecture vernaculaire. Il faut dire que jusque dans la 1ère partie du XXe siècle, le bétail avait une place prépondérante dans les exploitations du plateau du Laoul, même si l’agriculture restait une priorité. L’étude faite entre 1994 et 1999* sur le secteur de la Plaine (commune de Gras) a permis de découvrir de nombreuses constructions en pierre sèche utilisées par les bergers, derniers témoignages d’un passé à jamais perdu.
Mais la garrigue compte aussi d’autres merveilles, souvent négligées : sur le bord des chemins, une quantité de fleurs modestes autant que sublimes ne nous réclament rien de plus que la gratification d’un regard… L’occasion pour Valérie (attachée de communication au SGGA) de nous ouvrir les yeux sur quelques plantes oubliées de nos garrigues (remèdes et gourmandises !). Aujourd’hui encore, les « anciens » utilisent la Germandrée petit-Chêne en infusion dépurative. Le Millepertuis, très utilisé en médecine de campagne, soigne par exemple les brûlures superficielles et les coups de soleil. Il est possible de se régaler avec les fleurs sucrées de la Laitue vivace ou du Salsifi austral, mais aussi avec les jeunes feuilles tendres et charnues de l’Orpin blanc, riches en calcium. Pour terminer la matinée, une petite comparaison est nécessaire entre le Genévrier Oxycèdre, dont on extrait l’huile de Cade, et le Genévrier commun (Genièvre) : ses fameuses baies allègent préventivement des plats un peu lourds comme la choucroute ! Mais lorsqu’il s’agit de porter une baie ou une plante à la bouche, gare aux confusions : certaines espèces peuvent être toxiques.

*Michel Raimbault, Chantal Rouchouse, Cabanes et structures en pierre sèche, CERAV, 1999.