Un genévrier de Phénicie âgé de 2500 ans

Le genévrier de Phénicie (Juniperus phoenicea) est un genévrier méditerranéen. En Ardèche, il se trouve en limite nord de son aire de répartition sur la rive droite du Rhône. Il pousse essentiellement dans les garrigues calcaires chaudes du sud du département et sur les grandes parois des gorges de l’Ardèche.
La « forêt » de genévriers de Phénicie des falaises de la Réserve Nationale des Gorges de l’Ardèche, qui a toutes les caractéristiques d’une forêt originelle, fait l’objet d’une étude* menée par les étudiants en BTS gestion et protection de la nature du Lycée Agricole Olivier de Serre, sous la conduite de leur professeur d’Ecologie, M. Jean-Paul Mandin. En comptant le nombre de cernes sur des troncs morts, ils se sont aperçus que de nombreux arbres avaient péris à des âges très élevés, dépassant souvent le millénaire. Jusqu’alors un spécimen avait été daté de plus de 1500 ans. Mais des nouvelles datations au carbone 14, réalisées par le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique)démontrent aujourd’hui qu’il existe des spécimens bien plus vieux ! En effet, celles d’un genévrier de Phénicie provenant d’une souche morte trouvée dans la grande falaise des Templiers révèlent des résultats stupéfiants : l’âge de l’individu serait de 2520 ans ! (Plus ou moins 35 ans, les datations au C14 sont très précises) Mais le nombre étonnant de cernes (seulement 577) sur ce spécimen, mort depuis des siècles, nous confirme qu’une partie du bois périphérique s’est érodée, et sous estimerait alors son âge réel ! D’autres analyses sont en cours sur d’autres souches, mais aujourd’hui, au vu de ces résultats scientifiques, on peut dors et déjà affirmer que dans les falaises des gorges, il existe des arbres vivants nettement plus vieux que 1500 ans et que certaines souches mortes sont en place depuis plusieurs millénaires.

*étude financée par le CG07, le SGGA et la région Rhône-Alpes avec une participation du fond social européen.
En savoir plus sur le Lycée Agricole Olivier de Serre :

Baguage de 2 aiglons bonelli


Le 15 mai 2008 a eu lieu sur le territoire d’Aiguèze, dans les gorges de l’Ardèche, une opération peu courante qui mérite d’être signalée : le baguage de deux aiglons de Bonelli.
Rappelons que l’aigle de Bonelli est une espèce protégée : on compte environ 28 couples en France, dont deux présents dans les Gorges de l’Ardèche. Depuis 2001, le Syndicat de Gestion des Gorges de l’Ardèche en partenariat avec le Centre Ornithologique Rhône Alpes (CORA) se partage le suivi des 2 couples d’aigles de la Réserve Naturelle Nationale des Gorges de l’Ardèche ; du début de la reproduction jusqu’à l’envol du ou des aiglons. L’objectif étant le maintien des couples présents en améliorant la quiétude sur leurs sites de reproduction et en favorisant les potentialités alimentaires de leur domaine vital.
Cette année le baguage des 2 aiglons du couple aval, nés vers le 20 mars, a été effectué par Nicolas Vincent-Martin du CEEP (conservatoire études des écosystèmes de Provence) et Sébastien Blache (CORA 26), assistés de Michel Mure, Thomas Curial (CORA 07), de Charles Bascle (garde technicien de la réserve naturelle/SGGA) et Valérie Szczepaniak (photos et communiqué/SGGA). Notons aussi le concours technique de Philippe Lebre (moniteur d’escalade) qui est descendu au nid, en rappel le long de la falaise. Une fois les aiglons remontés dans les sacs, 2 bagues ont été posées (une sur chaque patte) : une bague métallique muséum "fiche d'identité de l'oiseau" et une bague plastique (darvic) avec un code 2 chiffres /lettres permettant de suivre l'oiseau à distance. Avant de retrouver leur nid, les aiglons ont été pesés et leur état sanitaire vérifié. Pour le moment, ils restent encore tributaires de leurs parents pour apprendre les techniques de vol et de chasse ; avant de quitter définitivement leur lieu de naissance. Puis, durant environ 2 ans, leur vie de vagabond pourrait les conduire en Espagne sur des territoires de chasse plus favorables à leur apprentissage.
Les objectifs du baguage : mieux connaître les déplacements des juvéniles et obtenir des données sur la survie des oiseaux. En France le programme de baguage de l’aigle de Bonelli a débuté en 1990 et plus de 370 aiglons ont déjà été bagués. Les efforts de conservation doivent permettre le retour de nouveaux couples sur les sites abandonnés, afin de consolider l’ensemble de la population nationale.

Retrouvez d’autres infos concernant l'aigle de Bonelli sur les sites internet du CORA et du CEEP :
http://coraregion.free.fr/spip.php?article297&var_recherche=aigle%20de%20bonelli

Ophrys bécasse et Ophrys jaune

Au printemps,si vous êtes attentifs, vous remarquerez que de nombreuses zones des pelouses sèches de nos garrigues sont riches en orchidées. Vous pourrez en observer certaines variétés aux dimensions modestes mais aux inflorescences remarquables. Les orchidées les plus fascinantes de nos garrigues appartiennent à un genre typiquement méridional nommé « Ophrys » qui signifie « sourcil » en grec et qui, selon Pline l’ancien*, désignait une fleur dont on se servait pour teindre les cheveux et les sourcils.
Les Ophrys sont capables de tous les stratagèmes, usant de leurres visuels, tactiles et olfactifs pour imiter les femelles des insectes avec lesquels ils projettent de simuler l’accouplement. Cette attitude leur permet de ficher leurs pollinies sur la tête du visiteur en rut ! Lorsque l'insecte ira butiner une autre fleur, les pollinies qu'il porte sur la tête toucheront la partie réceptrice de l'organe femelle et permettront ainsi une fécondation croisée.
On attribue également aux tubercules d'Orchidacées, une action aphrodisiaque : leurs formes rappellent en effet les glandes génitales masculines et sont d'ailleurs à l'origine du nom de la famille (du grec orkhidos = " testicule "). Il s’agit toutefois d’une légende…La cueillette et l'exploitation de nos Orchidées sont donc à proscrire!

L’ Ophrys bécasse
Ophrys scolopax
ORCHIDACEE
(Crédit photo : O.Peyronel)
Le gynostème** de cette espèce, vu de profil, peut faire penser à la tête et au bec de la bécasse, d'où son nom vernaculaire et son nom scientifique (latin scolopax = bécasse).
Les fleurs sont assez variables, mais l'aspect général du labelle est toujours allongé et trilobé, avec deux lobes latéraux poilus et rondouillards.
(cliquez sur les photos pour agrandir)

L’Ophrys jaune
Ophrys Lutea
ORCHIDACEE
(Crédit photo : V.Szczepaniak)
A l’inverse du gynostème particulièrement long de l’Ophrys bécasse, celui de l’Ophrys jaune est très court. Cette espèce commune de nos garrigues se repère aisément à la large bordure jaune vif de son labelle. Les pétales et les sépales sont verdâtres. De floraison relativement précoce, il affectionne particulièrement les pentes calcaires bien ensoleillées, voire arides.

**Le gynostème est la colonne au centre de la fleur d' orchidée sous laquelle se trouvent les organes sexuels (les pollinies, l'organe mâle et le stigmate, l'organe femelle) judicieusement disposés pour que l'insecte soit obligé de remplir son rôle de pollinisateur.
*Pline l'Ancien est un important écrivain et naturaliste romain, auteur notamment d'une monumentale encyclopédie intitulée "Histoire naturelle".

Sortie du livre "De la Dent de Rez aux Gorges de l'Ardèche"

Le livre « De la Dent de Rez aux Gorges de l’Ardèche », réalisé en co-édition avec les éditions du Chassel, est désormais disponible à la vente au prix public de 54 euros dans les locaux du Syndicat de Gestion des Gorges de l’Ardèche à St Remèze (le village-07700) ou à la centrale de réservation bivouacs à Vallon-Pont-d’Arc (rond point des gorges-07150).
Les personnes ayant réservé un exemplaire peuvent récupérer leur commande, dans le point de retrait choisi au moment de la souscription.

Rappelons que cet ouvrage de qualité a mobilisé les connaissances de plus de 50 auteurs et présente le territoire des Gorges de l’Ardèche dans sa globalité : cadre naturel, flore, faune, préhistoire et histoire, patrimoine, architecture, économie, pratique sportives…y sont présentés, décrits, racontés. Sa mise en page richement illustrée (654 pages, plus de 1500 images !) facilite la lecture et le rend accessible à tous. Au fil des chapitres, vous partirez à la découverte des maisons paysannes et des constructions en pierre sèche, des grottes ornées des Gorges de l’Ardèche, des plantes oubliées de nos garrigues… On vous parlera aussi de la fragilité des écosystèmes, de l’histoire des bateliers, de l’architecture religieuse, des exploits des kayakistes, ou encore du développement touristique, etc.
Aujourd’hui la publication de cet ouvrage constitue une véritable référence pour ce territoire exceptionnel ; là où l’homme et la nature ont su tisser pendant des siècles des liens harmonieux et nécessaires. Pour tous renseignements : SGGA - 04 75 98 77 3
(cliquez sur les images pour agrandir)

Fête de la Soie à Lagorce



Le Syndicat de Gestion des Gorges de l’Ardèche était partenaire de la seconde édition de la Fête de la Soie qui s’est déroulée à Lagorce le 3 mai 2008, aux abords de la magnanerie.

De 9h à 18h, Valérie, en charge de la communication au SGGA, Didier (directeur) et Bénédicte (stagiaire) ont animé un stand découverte sur la faune et la flore de la réserve naturelle des Gorges de l’Ardèche, à travers une exposition photos et diverses publications en libre service et à la vente. Toute la journée, l’équipe était présente et a répondu aux questions des nombreux visiteurs. L’après midi, Gaëlle, animatrice pédagogique, a brillamment captivé l’attention d’une quinzaine de randonneurs sur le sentier botanique de la commune de Lagorce : l’occasion de découvrir une flore et une végétation qui ont su s’adapter au manque d’eau et aux températures élevées de la région en été. La qualité de l’exposition, des discussions « pédagogiques » et des échanges avec les visiteurs ; il n’en fallait pas plus pour que cette opération soit un franc succès.
Preuve est faite aujourd’hui : il est important que le Syndicat de Gestion des Gorges de l’Ardèche aille au contact d’un public de plus en plus demandeur d’explications et de connaissances.

Au cours de cette journée, les visiteurs ont pu découvrir en avant-première, et pour certains acheter le livre référence (654 pages) « de la Dent de Rez aux Gorges de l’Ardèche ».

Prochain rendez-vous avec les techniciens du SGGA le 14 juin : « La Maladrerie des templiers, un patrimoine oublié » (se reporter au calendrier des animations)

Pour en savoir plus sur Lagorce et « ma magnanerie » :